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Quel est votre sentiment sur le programme LPC Bio ?
Depuis le début, je pense que c’est un projet extrêmement perti-
nent à la fois parce qu’il a focalisé les problématiques sur la spécifi-
cité de l’implantation d’exploitations légumières, et aussi parce que
toutes les parties prenantes ont été invitées autour de la table.
C’est un programme bien monté et c’est une première du genre,
au moins en ce qui concerne les légumes de plein champ.
L’un des constats révélés par le projet concerne le manque
d’organisations de producteurs de légumes biologiques.
Quel est votre sentiment à ce sujet, vous qui avez initié
le partenariat MediTerraBio en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Le travail collectif des producteurs existe en conventionnel, moins
dans le bio, c’est vrai. En conventionnel, toute l’organisation des
agriculteurs est verticale, parce qu’ils produisent beaucoup en
monoculture et qu’il est donc aisé de structurer verticalement.
Les agriculteurs biologiques ont tendance à développer plusieurs
productions, ce qui se justifie du point de vue agronomique, mais
cela rend plus complexe la création d’organisations collectives.
MediTerraBio, c’est un modèle que nous avons essayé de mon-
ter dans une région qui n’avait aucune culture d’organisation
collective, encore moins que dans d’autres régions ! MediTerra-
Bio est aujourd’hui le résultat d’une vraie concertation entre les
producteurs, une quarantaine, et ProNatura. Nous y sommes
arrivés ensemble, mais il a fallu développer énormément d’éner-
gie. Les producteurs ne vont pas spontanément chercher à se
grouper, il faut les accompagner dans la démarche et avancer
par étapes successives.
Une question qui préoccupe nombre d’opérateurs de la filière
légumes biologiques concerne les perspectives d’évolution.
Quel est votre point de vue sur cette question ?
Il ne faut pas se leurrer, le marché biologique croît plus lente-
ment qu’avant, et ce depuis 4 ans environ. En parallèle, le rythme
des conversions s’est accéléré depuis 2008, ce qui a permis de
combler en partie le déficit du marché français en légumes bio,
c’est une vraie réussite. On continue à avoir besoin de certains
légumes sur le marché français, y compris les légumes fondamen-
taux de la cuisine française que sont par exemple les carottes,
oignons et pommes de terre. Il y a donc encore des choses à
faire, notamment pour augmenter les volumes de production
d’une façon plus économique, en rationalisant les cultures. Et
pour réussir, il faut nécessairement un très bon encadrement
technique.
Henri de Pazzis,
président de ProNatura
“Le programme
CasDar légumes
de plein champ :
un projet
extrêmement
pertinent”
Interview
Ce document a été
élaboré dans le cadre du
projet CAS DAR n°9016,
coordonné par Bio Centre,
“Accompagnement du
développement et de la
structuration de la filière
légumes de plein champ
en zones céréalières
biologiques”.
Directeur de publication :
Jean-François Vincent
Rédacteur en chef :
Eric Béliard
Rédacteur :
Annie Rigault-Desailly, écrivain public
Création & réalisation graphique :
Nathalie Fernandes
Infographies p. 3 & 4 :
Erwan Citérin
Crédits photos :
Droits réservés, Gabnor, Gabor 45, photothèque ITAB,
photothèque ADIB, phototèque Bio Centre.
Impression :
Prévost Offset
Imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement
w w w . l p c b i o . o r g
 Programme LPC Bio 2010-2013
Programme réalisé avec le soutien financier des
Conseils régionaux et des Directions régionales de
l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF)
du Centre, de Picardie, du Nord-Pas-de-Calais, de
Champagne-Ardenne, de Bourgogne, d’Auvergne,
des Conseils généraux du Loiret, du Loir-et-Cher, du
Nord, du Pas-de-Calais et de FranceAgriMer.
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