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INFORMER ET SENSIBILISER
pour développer la production de légumes de plein champ biologiques
Les partenaires ont organisé, durant les trois années du programme LPC bio de nombreuses rencontres
et visites d’exploitations, dans l’objectif d’inciter les céréaliers bio à diversifier leurs productions
avec des légumes de plein champ et les agriculteurs conventionnels à convertir leur exploitations.
“Les visites d’exploitations sont des moments très intéressants d’échanges
de pratiques avec des collègues”
explique Bernard Doré qui a accueilli
sur sa ferme en région Centre l’une de ces visites, et qui ajoute qu’il
aurait apprécié ce genre de rencontres professionnelles au moment
où il a converti son exploitation.
Les rencontres ont été nombreuses, difficile de toutes les citer. A titre
d’exemple, plusieurs temps forts : les journées filière légumes de plein
champ organisées en région Centre, Nord-Pas-de-Calais et Picardie ;
le voyage d’études en Belgique et aux Pays-Bas.
Exemple d’une
journée filière légumes
en région Centre
Ce type de rencontre a été organisé
à plusieurs reprises par les organismes
de  développement  de  l’agriculture
biologique dans les différentes régions
partenaires du programme. Il permet
à la fois apports technico-économiques
et discussions entre les opérateurs de
la filière.
La journée organisée par Bio Centre en
juin 2012 a accueilli plus de 120 partici-
pants, producteurs bio ou convention-
nels, techniciens, opérateurs de l’aval.
La matinée s’est déroulée dans la ferme
de Bernard et Patricia Doré, dans le
Loir-et-Cher.  Les  ateliers  techniques
étaient  donc  en  lien  avec  l’exploita-
tion : itinéraires techniques du haricot
vert de conserve et de l’oignon ; stoc-
kage de la betterave potagère ; maté-
riel. Deux ateliers économiques étaient
également organisés, l’un sur le coût
de production des principales cultures
légumières, l’autre sur les résultats éco-
nomiques des exploitations légumières
biologiques de la région Centre.
Lors de la table ronde de l’après-midi,
des acteurs de la filière légumes (une
quinzaine, du producteur au distribu-
teur) ont échangé sur leurs pratiques
et les perspectives pour les années à
venir.
Un voyage d’études
en Europe
Les partenaires de l’action ont souhaité aller à la rencontre de pro-
ducteurs et d’opérateurs européens, afin de confronter les pratiques
techniques et commerciales.
Cinquante personnes sont allées en Belgique à la rencontre de Pierre
Roberti, producteur de carottes. Elles ont également visité la coopé-
rative de Yerne dont il est président. Les participants sont ensuite
allés aux Pays-Bas où ils ont visité la maison mère des semences Bejo,
ainsi que deux exploitations en zone de polder.
Ces visites ont été très appréciées par les participants, comme le
confie un producteur de légumes du Cher : 
“on a vu de belles choses…
Je me suis dit : il y a moyen de produire !”
.
A votre avis, quelles sont les raisons de la compétitivité
des légumes belges par rapport aux légumes français ?
Il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte.
Tout d’abord nous sommes poussés par nos voisins
hollandais, soit on s’aligne sur leurs prix, soit on arrête
de produire.
Les producteurs français commercialisent principalement en circuits
courts, ce qui leur permet de pratiquer des prix élevés. Ici à moins de
50 tonnes de carottes par hectare, on ne gagne pas sa vie.
Les producteurs de la coopérative n’ont pas de matériel propre, mais
font appel à des entrepreneurs de travaux agricoles spécialisés en
bio et qui utilisent du matériel de pointe, tel que le guidage par GPS
pour le semis et le binage. Et par ailleurs, nous bénéficions de services
techniques spécialisés en bio.
Interview
Pierre Roberti,
producteur de carottes en Belgique
et président de la coopérative de Yerne.
Coût de production de carottes biologiques en Belgique
(Source : coopérative de Yerne)
Rendement
< 55t/ha
Total charges
5 000
/ha
Marge nette
3000 à 4 000
/ha
Programme LPC Bio 2010-2013
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